PIPPA HARPER-WYATT + A un mois de l’ouverture de la clinique j’allais comme chaque jour dans les locaux. Ca commençait vraiment à ressembler à quelque chose. La décoration était de bon gout et raffiné, j’avais eu l’aide d’une amie décoratrice et nous étions fin prêt à ouvrir, nous n’attendions plus que l’aval de l’inspecteur du travail. La clochette de l’ascenseur tinta et je sortis pour rejoindre mon bureau.
AAAAAHHHHH bordel vous êtes qui vous ? Mon cœur manqua un battement, à vrai dire j’ai frôlé la crise cardiaque ou de panique au choix. Un gamin se tenait dans le hall de la clinique. Il portait un costume gris anthracite sur mesure et de bon gout mais, je ne le remarquais pas tout de suite.
Vous êtes un squatteur c’est ça ? Une expression de dégout s’afficha sur mon visage.
Quoi ? heu non, désolé je vous ai fait peur c’est ça ? Il s’avança vers moi et je reculais d’un pas attrapant un parapluie qui se trouvait là.
Ne bougez pas. Non mais calmez-vous vous ête tarée ou quoi. Je m’appelle Julian Montgomery, je suis avocat chez Myrtle Law & Associates. J’éclatais de rire.
Non je connais Julian Montgomery, vous avez trente ans de moins. Mes parents connaissaient personnellement cet avocat qui n’était pas du tout spécialisé dans tout ce qui était administratif, mais bien plus dans le pénal, mais pour l’ouverture de ma clinique, il avait accepté de faire une exception afin de me rendre service, je connaissais donc parfaitement Julian.
Je m’appelle Julian Junior Montgomery, c’est mon père, il m’a demandé de passer pour vous faire signer les papiers. Il sortit quelque chose de sa poche et je plissais les yeux. Il était vraiment temps que je m’achète une paire de lunette. J’avançais prudemment perché sur mes Manolo de dix centimètres et attrapa le petit carton. C’était sa carte de visite. Je me pinçais les lèvres.
Je suis désolée. Un mois plus tard la clinique ouvrait et Julian (Junior) était à mes côtés. Le dernier mois fut difficile et stressant et c’est naturellement que j’organisais une petite fête pour célébrer l’inauguration de la clinique, invitant Julian père et fils à se joindre à nous. Après la petit fête je débarrassais et Julian (Junior) resta un peu pour m’aider.
Je voulais te, je peux te tutoyer ? Je voulais te proposer d’aller boire un dernier verre. Il m’adressa un sourire irrésistible.
C’est gentil, mais ce ne serait pas raisonnable, j’ai mes enfants ce soir. Alors demain, ou après demain, quand tu veux enfaite. Je pris une profonde inspiration.
Ce n’est pas une bonne idée. Quoi que tu es en tête. Il s’avança vers moi et déposa sa main sur la mienne. Il posa la seconde sur ma joue pour encadrer mon visage et déposa un baiser sur mes lèvres. Je me ressaisis.
Julian, ce n’est pas du tout une bonne idée, je ne suis pas intéressée. Il me retint par la main.
Pourquoi ? Donne moi une bonne raison. Parce que j’ai dix ans de plus que toi et que je suis. Je marquai un temps, cherchant le mot le plus approprié pour répondre, mais rien ne venait.
Vieille. Lâchais-je finalement. Il éclata de rire.
Tu es loin d’être vieille, crois-moi. Il hocha la tête comme pour appuyer ses propos.
Tu es sexy. Genre vraiment sexy. Je me mise à rire aussi.
Julian, bonne soirée. Je rentrais sagement chez moi, les idées chamboulées. Au bout d’acharnement, j’acceptais finalement un rendez-vous avec Julian. Un verre pour commencer, et puis un diner. Au bout de cinq sorties, je me sentais un peu plus à l’aise à chaque fois, même si j’appréhendais le moment fatidique ou 1 : il faudrait que je couche avec lui et qu’il se rendrait compte que nue je n’ai rien de sexy et que 2 : il partirait en courant et me laisserait en plan toute seule et malheureuse. Mais ce soir-là, c’était le grand-soir. J’avais sortis le grand jeu, lingerie sexy, abdos fessiers intensif depuis plus d’une semaine, maquillage à gogo et avec un peu de chance la lumière de la chambre serait tamisée. Mais rien de ce que je n’avais prévu ne se produisit. La lumière de sa chambre était forte, pas moyen d’avoir un entre deux, c’était soit trop, soit on y voyait rien. Il m’embrassa, me procurant des sensations éteintes depuis plusieurs années (l’accouchement peut-être ?!), il me déshabilla lentement, je me laissais faire et il fit de même et j’ai bien cru que j’allais décédée en voyant ses tablettes de chocolats et ce corps de rêve de jeune premier.
C’est la première fois. Il me sourit.
Je sais. Ca se passa comme ça devait se passer, malgré mon appréhension, après tout j'avais couché avec le même homme pendant plus de dix ans. Non enfaite c’était merveilleux, mais je vais vous passer les détails. Et ce n’était que le début, d’une merveilleuse histoire d’amour. Un mec qui me donnait le sentiment d’avoir vingt ans à nouveau. Avec lui tout n’est que rire, joie et simplicité.
J’ai du retard. J’avais le regard vide, le teint blanc. Il me regarda droit dans les yeux et une larme roula le long de sa joue.
Ca va panique pas. Non mais je suis simplement heureux. Je ne me suis jamais imaginé père, mais avec toi, je suis me sens prêt. Non mais il n’en a pas question, je ne veux pas d’enfant et je ne pensais pas que tu en voulais toi. Je n’en veux pas, mais avec toi ça ne me dérange pas, ça me rendrait même heureux. Moi j’étais totalement braqué à cette idée et puis, je me suis dis pourquoi pas ? Mais une semaine plus tard j’avais mes règles. Il ne m’a trop rien dit, je sais qu’il n’était pas prêt et qu’un enfant n’est pas dans ses projets, ce qui m'arrange bien. On s’est caché pendant presqu’un an et depuis quelques temps on commence à dire qu’on est ensemble. Je m’assume enfin, à trente-huit ans, amoureuse d’un homme de vingt-huit ans.