FITZ THOMAS + « Mademoiselle Scott ? C'est Sophie. On a un petit problème à la réception. Un homme veut réserver la suite Venise pour les huit prochains mois ». La demande n'est pas commune et c'est en quatrième vitesse que tu quittes ton bureau pour te rendre à la réception de l'hôtel. Le sourire rieur et l'oeil qui frise, l'homme qui attend à l'accueil porte un costume taillé sur mesure. Tu ne l'as jamais vu mais lui ne sourit comme si vous étiez bons amis. Etonnant. Tu lui sers la main. La sienne est chaude, chaleureuse. Il t'explique qu'il est là pour affaire et que comme il déteste cuisiner, il préfère vivre à l'hôtel. Comme tu es toujours perplexe, il te rassure en proposant de payant à l'avance pour les huit prochains mois. Tu n'as visiblement plus aucune raison de t'inquiéter ni de refuser sa demande. « Dans ce cas, je vous souhaite la bienvenue à l'hôtel Marriott Ocean Villa, Monsieur ... ». « Monsieur Thomas. Mais appelez moi Fitz, je crois que nous allons être amenés à nous voir très régulièrement dans les huit prochains mois ». Il ose un clin d'oeil avant de saluer ta réceptionniste puis de sortir de l'hôtel.


« Mademoiselle Scott, attendez ! ». Tu pensais traverser le restaurant de l'hôtel discrètement, voilà qui est raté. Fitzgerald Thomas est assis à une table, comme tous les midis depuis maintenant trois mois. Il ne semble toujours pas se lasser des pâtisseries de Madame Robinson. Tu te sais jamais comment te comporter avec cet homme. Il te parle presque comme si vous étiez amis ce que tu trouves très gênant. A contre coeur, tu te retournes, un sourire faux aux lèvres. Il est déjà près de toi, toujours avec le même sourire rieur absolument déconcertant. « Vous joindriez vous à moi pour le dessert ? ». Tu le remercies pour son invitation mais tu déclines poliment : tu as énormément de travail et ta place n'est certainement pas au restaurant de l'hôtel - ce qui totalement vrai, même si la véritable raison serait plutôt que tu n'as aucune envie de te retrouver seule à une table avec lui. Comment est-ce que tu serait censée te comporter dans une telle situation ? « Voyons Mademoiselle, vous ne voudriez pas vexer Madame Robinson ? ». Il se manque gentiment de toi. Qui est-il pour faire ça ? « Je vous rassure Monsieur Thomas, il en faut bien plus que ça pour vexer notre pâtissières ! ». Tu hoches la tête poliment avant de faire demi-tour pour rejoindre ton bureau. Tu n'as pas fait trois pas que l'homme à attraper ta main pour te tirer vers sa table. « Vous n'avez pas le choix Mademoiselle Scott, vous devez absoluement m'aider à finir ces profiteroles ! ».

***

« Scotty, laissez-moi vous dire que cette robe vous va à ravir ! ». Le compliment te touche et tu rougis mais décidément, tu détestes ce surnom. Tu poses une main sur le bar de l'hôtel où se trouve Fitzgerald. « Monsieur Thomas, je vous ai déjà que je détestais les surnoms. Appelez moi Mademoiselle Scott, ou Mellie à la rigueur ». Il rit et fait signe au barman de t'amener à toi aussi un cocktail. Tu envisages de refuser mais après tout, ça ne peut pas te faire de mal. John est en déplacement et personne ne t'attend chez toi. Un cocktail t'aidera à te détendre. Fitzgerald enchaîne. « Tout le monde vous appelle Mellie ou Mademoiselle Scott. Laissez-moi vous appelez Scotty. Ca serait notre petit secret ». Tu lèves les yeux aux ciel avant de boire une gorgée de ton cocktail. Ca te brûle la gorge. Ce n'est pas vraiment ton genre de de boire de l'alcool fort. Tu finis par t'asseoir. Si tu dois aller au bout de ton verre, inutile de rester debout. Vous enchaînez les banalités jusqu'à la dernière goutte de ton cocktail. Suite à quoi tu décides de te lever pour rejoindre ton bureau. Tu es à mi-chemin vers l'ascenseur quand sa voix s'élève derrière toi. « Au fait Scotty, vous pourrez rallonger ma réservation de six mois ? Je passerais vous régler demain matin ! ».