---

« Poooooooooppy ! On sort ce soir ? » L’intéressée leva les yeux et remonta ses lunettes, tombée sur le bout de son nez avant de laisser échapper un long soupir. « Bien sûr Maya, je n’ai que ça à faire, c’est évident. Je n’ai pas examen demain, sortons, buvons et rentrons aux petites heures de la nuit. » Le sarcasme, le trait de caractère de Poppy le plus présent en cette période de fin d’année scolaire. Maya, sœur ainée de Poppy de deux ans avait terminé ses études universitaires et n’était pas prête à avoir une vie calme et posée, bien au contraire. Elle vivait la nuit et dormait le jour. Poppy, elle, ne dormait pas ou plus depuis presqu’une semaine. Ces fichus partiels lui rendaient la vie exécrable et même si la fin approchait, le stress montait en puissance. « Quel rabat joie ! » Maya roula des yeux, Poppy fit de même. Elles étaient pareilles. Maya et Poppy n'avaient que deux ans d'écart et pourtant, on pouvait les considérer comme des jumelles avec le même caractère de cochon. Un jour, elles pouvaient être comme chien et chat, l'autre jour, comme les dix doigts de la main. On ne peut pas dire que leurs parents étaient très présents. Leur père était partit lorsqu'elles avaient respectivement 10 et 8 ans et depuis, leur mère était et est au plus. La famille, pour les deux Howard, n'était donc composée que de Maya et Poppy. « Bonne soirée studieuse petit cœur. » « Bonne soirée aussi mon abeille ! » Un calin plus tard, Maya était sortie de la chambre et Poppy avait à nouveau le regard posé sur son syllabus. (...) « Poppy ? » La sonnerie de son téléphone l’avait réveillée. Heureusement. La jeune femme s’était endormie, tête la première, sur son clavier. Une série de G était donc inscrite sur son traitement de texte. « Présente. » Dit-elle dans un bâillement. « C’est Graham. » « Oui, je sais encore lire sais-tu. » Poppy n’avait pas encore entendu l’inquiétude dans la voix de petit-ami de sa sœur. « C’est Maya… on… on a eu un accident et on… est à l’hôpital. C'est mauvais. » Poppy se figea. Un blanc s’installa. « Poppy ? » « Je… j’arrive. » (...) « Je suis désolé, nous n’avons rien pu faire, votre sœur est décédée. » Les paroles du médecin résonnaient dans la tête de Poppy, assise seule dans la salle d’attente. Les amis de Maya, également blessés, étaient aux soins d’urgences. La jeune brune de vingt ans resta assise, le regard vide pendant de longues minutes. (...) « Léo ? » Poppy était en sanglots. Elle avait enfin réussi à joindre son meilleur ami. « Poppy ? Qu’est-ce… » « Maya est morte. » C’était la première fois qu’elle disait cette phrase à voix haute et ça lui avait déchirer le cœur. « Tu es où ? J’arrive ! » « A l’hôpital. » (...) Il l’a cherchait depuis une dizaine de minutes et c’est en tournant le regard qu’il l’a vit assise sur une chaise, recroquevillée sur elle-même. « Poppy ! » L’intéressée se leva et se mit à courir dans ses bras. Il était son seul refuge. Les deux amis restèrent enlacés et silencieux durant de nombreuses minutes. (...) Poppy se réveilla dans son lit aux côtés de Léo, qui avait veillé sur elle pendant cette deuxième partie de nuit. Elle espérait que ceci ne soit qu'un rêve mais la douleur était bien présente et Maya, bien absente.

---

Ça allait bientôt faire dix ans depuis le décès de Maya et même si les trois premières années furent plus que difficile, Poppy avait réussit à remonter la pente. Evidemment, il lui arrive encore de se sentir horriblement seule, de pleurer en faisant la lessive ou la vaisselle, d’avoir des crises d’angoisse à l’idée de devoir se réveiller et se lever le lendemain matin en sachant qu’il n’y aura ni Maya ni même ses parents. D’ailleurs, Poppy ne veut plus entendre parler de ses parents qui n’ont même pas daigner se rendre à l’enterrement de Maya, qui ont eu le culot de revenir un ou deux mois après pour pleurer sa mort, qui ont laisser leur seconde fille se débrouiller seule. A présent, Poppy était heureuse, heureuse de ce qu’elle était devenue, de ce qu’elle avait accomplit. Maya aurait été tellement fière alors, pour elle, la brune se permet de l’être également. Poppy Howard fêtait ses trente ans en ce début de mois et non, ce n'était pas un poisson d'avril. Avoir trente ans était un cap mais pour l'intéressée, avoir trente ans était comme avoir vingt-cinq ans ou même quarante, l'âge lui importait peu. Pour fêter cet anniversaire, parce que oui, Poppy aimait faire la fête mais surtout organiser les soirées, la jolie brune avait invité ses amis sur le thème "Poppy's fool" afin de rester en accord avec la journée. Elle avait pensé, au départ, de se déguiser en poisson. Après réflexion, elle se demandait pourquoi et comment elle en était arrivée là. Le seul poisson était le pendentif discret autour de son cou. Tout était prêt, il ne manquait plus que les invités (et Léo, qui devait, soit disant, arriver une heure avant tout le monde). (...) La fête battait son plein, Poppy avait déjà bu quelques verres de vin et sentait l'alcool lui monter doucement à la tête. Léo n'était toujours pas là et Poppy commençait sérieusement à s'inquiéter. « Bon anniversaire vieille cruche ! » Quand on pense au loup... « Merci… » Son merci n'était pas vraiment enthousiaste. « Je sais, je suis en retard… » « Tu m’enlèves les mots de la bouche… » « C’est à cause de ton cadeau, il est arrivé en retard alors je… » Poppy lui coupa la parole. « Je ne vois rien dans tes mains pourtant. » Il leva les yeux au ciel. « Ferme les yeux. Ne triche pas, s’il-te-plait. » Elle ferma donc les yeux et attendit. « Voilà, tu peux les ouvrir. » Elle s'exécuta et vit Trish devant elle, sa meilleure amie, celle qui devait être dans un avion à des milliers de kilomètres de Myrtle Beach. Poppy sauta et cria de joie. Elle ne s'y attendait pas. « Joyeux anniversaire poisson ! » Les deux brunes s'enlacèrent, plus heureuses que jamais. « Merci d’être là ! » Trish savait à quel point sa présence était importante aux yeux de Poppy. La nouvelle trentenaire se tourna vers Léo : « Merci ! » Ce merci fut plus sincère que le précédant. Les yeux brillants, elle enlaça ses deux meilleurs amis, sa famille.

---

« Nous avons besoin de centres de tables pour 9h et pas pour 14h, quand la fête est déjà entamée. » La personne au but du fil, un fleuriste avec qui l’entreprise n’avait pas l’habitude de travailler, commençait sérieusement à énervait Poppy. « Mais réfléchissez un peu, il n’y a aucun intérêt à installer les décorations après 14h si le mariage commence à 11h ! » Poppy roula des yeux, soupira et ne casse de balancer ses jambes. « J’espère ! S’il y a un problème pour la livraison, appelez-moi, je passerai les chercher. Au moins, tout le monde sera rassuré… Merci ! » Elle raccrocha, croisa le regard de Grace, sa collègue et associée, qui souriait de plus bel. « Quelle plaie ! Pitié ! » Il était 17h30 et Poppy allait à sa soirée hebdomadaire avec Léo. Elle salua Grace, prit sa veste et son sac et prit le départ. (…) 18h29, elle avait 29 minutes de retard, pour une fois que c’était elle. Poppy frappa à la porte. « T’as 29 minutes de retard, t’attends 29 minutes dehors. » « Putain Léo, t’as quel âge ? Il pleut ! » Silence. « S’il-te-plaît. Je ferai toute la vaisselle. » Trois secondes après, elle entendit les clés tourner dans la serrure. La porte s’ouvrit et Léo était tout souriant. « J’ai gagné ! » Elle tira la langue et entra. Ils avaient passé la trentaine mais ensemble, ils en avaient sept. (…) « Non, non, non, non ! » « Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! J’ai gagné. You suck Wright ! » Poppy se mit debout et fit sa petite danse de la victoire. C’était la première fois qu’elle gagnait une course à Mario Kart face à Léo. (…) « J’avais trop faim ! » Poppy mangeait comme quatre, Léo aussi. Les trois pizzas commandées étaient quasi mangées. Et quand on mange, on boit. Donc, plus on mange, plus on boit. Léo ouvrit la troisième bouteille de vin sans s’en rendre réellement compte. (…) « Non mais regarde ta tête, t’as l’air d’avoir quinze et d’être constipée. » « J’avais quinze ans. » Avoir ressortit les vieilles photos était la meilleure idée de la soirée. Se raviver de merveilleux souvenirs était toujours agréable. C’était encore mieux légèrement éméché. Leurs bras se frôlèrent, leurs yeux se croisèrent et, sans réfléchir, leurs lèvres se touchèrent. (…) Poppy se réveilla le lendemain matin avec la sonnerie de son téléphone qu’elle pouvait entendre de loin. Il lui fallut quelques secondes pour que ses idées se remettent en place et que les souvenirs de la veille refassent surface mais aussi pour que son mal de crâne se réveille. Poppy était nue. Léo avait l’air de l’être aussi. Ils avaient déjà passé de nombreuses soirées de guindaille ensemble mais c’était la première fois que ceci arrivait. Son téléphone sonna à nouveau, Poppy accourut pour y répondre. C’était le fleuriste et il était 9h30.

Olivia     

Bichette    

Trop parfaiiiite et ton avatar

Mes copines d'amouuuuuuuuuuuuur.